ATTO TERZO (Giulietta)
Nel salone di un palazzo veneziano, la seducente cortigiana
Giulietta sta dando una festa mentre risuona una barcarola.
(Hoffmann, Pitichinaccio, jeunes gens et jeunes femmes, laquais puis
Giulietta et Nicklausse)
[Entr’acte et Barcarolle]
Nicklausse (dans la coulisse)
Belle nuit, ô nuit d’amour,
souris à nos ivresses!
Nuit plus douce que le jour,
ô belle nuit d’amour!
Giulietta et Nicklausse (dans la coulisse)
Le temps fuit et sans retour
emporte nos tendresses
loin de cet heureux séjour,
le temps fuit sans retour.
Zéphirs embrasés,
versez-nous vos caresses,
donnez-nous vos baisers!
Hoffmann, anche lui tra gli invitati, intona una
canzone bacchica che inneggia al piacere e sbeffeggia le pene
d’amore. Il poeta parrebbe immune dalle grazie di Giulietta, per
altro tenacemente corteggiata da Schlémil, e tranquillizza
Nicklausse, che lo mette in guardia contro un nuovo sogno d’amore
ricordandogli la malignità del diavolo.
Hoffmann
Que d’un brûlant désir
votre coeur s’enflamme!
Aux fièvres du plaisir
consumez votre âme!
Trasports d’amour,
durez un jour!
Hoffmann prende l’ammonimento come una sfida: se
il diavolo riuscirà a fargli amare la cortigiana, allora che la sua
anima si danni pure. Le sue parole, però, sono state ascoltate anche
da un sinistro personaggio, entrato in quel momento, il capitano
Dapertutto.
Dapertutto [Air]
Scintille, diamant, miroir où se prend l’alouette!
Scintille, diamant, fascine, attire-la!
L’alouette ou la femme
à cet appas vainqueur
vont de l’aile ou du coeur:
l’une y laisse la vie et l’autre y perd son âme! Ah!
Scintilla, diamante, specchio in cui s’imprigiona l’allodola!
Scintilla, diamante, incantala, attirala!
L’allodola o la donna
a questa esca vincente
vanno con l’ala o il cuore:
l’una vi lascia la vita e l’altra vi perde l’anima!
Così, mentre gli ospiti si sono spostati nella
sala da gioco, Dapertutto, dotato di poteri demoniaci e che ha già
da tempo soggiogato Giulietta, rimasto solo con lei la tenta
nuovamente mostrandole uno splendido diamante e promettendo di
donarglielo se lei priverà Hoffmann del suo riflesso così come ha
già tolto a Schlémil la sua ombra.
Giulietta accetta, conquista il cuore del poeta
e, una volta circuitolo ben bene, si fa donare da lui il suo
riflesso.
Giulietta
Écoute, et ne ris pas de moi!
Ce que je veux de toi c’est la fidèle image
qui reproduit tes traits, ton regard, ton visage...
(prenant un miroir)
Ce reflet que tu vois sur le mien se pencher.
... Ton reflet, donne-le-moi!
Mon coeur l’attend de toi!
Hoffmann
Extase, ivresse inassouvie!
Étrange et doux effroi!
Mon reflet, mon âme et ma vie,
à toi, à toi, toujours à toi!
Tornati nel salone, Dapertutto invita il poeta a
specchiarsi, e Hoffmann rimane sgomento nel non vedervisi e, in più,
nel sentirsi deriso da tutti, Giulietta compresa.
Hoffmann (avec une sorte d’effroi)
Mon reflet! (courant à deux grandes glaces alternativement)
J’ai perdu mon reflet! Mon reflet!
... Hoffmann (éperdu)
Non! Non! Je l’aime! Je l’aime! Laisse-moi!
[Septuor]
Hélas! mon coeur s’égare encore!
Mes sens se laissent embraser.
Maudit l’amour qui me dévore!
Ma raison ne peut s’apaiser!
Sous ce front clair comme une aurore
l’enfer même vient me griser!
Je la hais et je l’adore!
Je veux mourir de son baiser!
Je rêve encore et me laisse embraser!
Maudit l’amour qui me dévore!
Mes sens se laissent embraser!
Ce feu ne peut s’apaiser!
Je la hais et je l’adore!
Mon coeur s’égare encore!
Sous sa clarté d’aurore,
l’enfer même vient me griser!
Oui, me griser!
Je la méprise, hélas!
et je l’adore, hélas!
Hélas!...
Dapertutto
Pauvre Hoffmann! l’amour encore
vainement vient t’embraser!
Ta belle au regard d’aurore
nous a vendu son doux baiser!
Pauvre Hoffmann! à nous son doux baiser.
Pauvre Hoffmann! il aime encore!...
Et la belle qu’il adore
a vendu son regard d’aurore,
car la coquette s’adore.
Un bijou de feu qui peut encore
l’embellir et nous griser
vaut bien pour elle un baiser.
Oui, poète! Hélas!...
Giulietta
Mon bel Hoffmann, je vous adore,
mais je n’ai point l’âme à refuser
ce diamant aux feux d’aurore
qui ne me coûte qu’un baiser.
Mon bel Hoffmann, que j’adore,
je n’ai point l’âme à refuser
ce qui s’achète d’un baiser.
Car je suis femme et j’adore
tout ce qui peut encore
m’aider à vous griser.
Poète, il faut vous apaiser!
Poète!
Accecato d’ira e di gelosia, si batte quindi a
duello con Schlémil e lo uccide.
Giulietta
Écoutez, messieurs!
Voici les gondoles,
l’heure des barcarolles
et celle des adieux!
Intanto Giulietta è fuggita via su una gondola
con Pitichinacchio e a Nicklausse non resta che trascinare via
l’amico per evitarne l’arresto.