ATTO SECONDO (Antonia)
A Monaco, nella casa del consigliere Crespel, vedovo, Antonia, la
sua unica figlia, intona una canzone al clavicembalo.
[Romance]
Antonia (assise devant le clavecin)
Elle a fui, la tourterelle!
(se levant)
Ah! souvenir trop doux! Image trop
[cruelle!...
Hélas! à mes genoux je l’entends, je le vois!
Elle a fui, la tourterelle,
elle a fui loin de toi;
mais elle est toujours fidèle
et te garde sa foi!
Mon bien-aimé, ma voix t’appelle,
oui, tout mon coeur est à toi!
Elle a fui, la tourterelle,
elle a fui loin de toi!
(Elle se rapproche du clavecin et continue,
debout, en feuilletant la musique.)
Chère fleur qui viens d’éclore,
par pitié, réponds-moi!
Toi qui sais s’il m’aime encore,
s’il me garde sa foi!...
Mon bien-aimé, ma voix t’implore,
ah! que ton coeur vienne à moi!
Elle a fui, la tourterelle,
elle a fui loin de toi!
La sua voce melodiosa fa trasalire il padre che
subito la implora di smettere.
Crespel Non! Non! Je t’en prie!
Antonia (tristement) Votre Antonia ne chantera plus.
La stessa malattia, provocata dal canto, che ha
ucciso la madre di Antonia minaccia ora, infatti, la figlia.
Per scongiurare il peggio, il padre mette al
bando le visite: nessuno deve avvicinarla, nemmeno il suo
innamorato, Hoffmann. Istruisce in tal senso il servitore Frantz che
però, essendo sordo, fraintende le disposizioni e di lì a poco,
infatti, apre la porta al poeta e al suo amico Nicklausse.
Finalmente soli, Antonia e il suo amato Hoffmann
si scambiano tenerezze finché il ritorno di Crespel non costringe
Hoffmann a nascondersi.
Frantz solo si lamenta perchè non lui non riesce
ne a cantare ne a Ballare.
Frantz (seul)
Eh bien! Quoi! Toujours en colère!
Bizarre! Quinteux! Exigeant!
Ah! l’on a du mal a lui plaire...
pour son argent!
[Couplets]
Jour et nuit je me mets en quatre,
au moindre signe je me tais,
c’est tout comme si je chantais!...
Encore non, si je chantais,
de ses mépris il lui faudrait rabattre.
Je chante seul quelquefois:
mais chanter n’est pas commode;
tra la la!...
Ce n’est pourtant pas la voix,
la la la!...
qui me fait défaut, je crois.
La la la!...
(Il fait un couac.)
Non, c’est la methode!...
Tra la la!...
Dame! on n’a pas tout en partage:
je chante pitoyablement,
mais je danse agréablement,
je me le dis sans compliment.
Corbleu! la danse est à mon avantage,
c’est là mon plus grand attrait,
et danser n’est pas commode!
(Il danse en chantant.)
Tra la la!...
Près des femmes le jarret,
la la la!...
n’est pas ce que me nuirait,
la la la!...
(Il fait un faux pas et tombe.)
Non, c’est la méthode!
(Il se relève.)
Tra la la!...
(Il se laisse tomber sur une chaise.)
[Scène]
Hoffmann (paraît à la porte du fond)
Frantz!... c’est ici!
Franz però ne combina un’altra, sempre per la sua
sordità: fa entrare l’odiato dottor Miracle, cui Crespel imputa la
morte della moglie.
Docteur Miracle
Ah! ah! ah! ah!
Je cherchais notre Antonia!
Eh bien! Ce mal qu’elle hérita
de sa mère, toujours en progrès?... Chère belle!
Nous la guèrirons! Menez-moi près d’elle.
Crespel
Pour l’assassiner? Si tu fais un pas…
je te jette par la fenêtre!
Un primo tentativo del diabolico dottore di
indurre la ragazza cantare viene sventato da Crespel, che si
accapiglia con lui.
Hoffmann, che con terrore ha capito tutto, esce
dal proprio nascondiglio e scongiura l’amata di non cantare mai più.
Le clavecin est encor tout vibrant de sa main...
C’est une chanson d’amour
qui s’envole, triste ou folle...
Heureux époux,
l’avenir est à nous!…
Antonia et Hoffmann
À l’amour soyons fidèles!
Que ses chaînes éternelles
ah! / oui, gardent nos coeurs
du temps même vainqueurs!
À l’amour soyons fidèles!
Hoffmann
J’ai le bonheur dans l’âme!
Antonia
J’ai le bonheur dans l’âme!
Antonia et Hoffmann
Demain je serai / tu seras etc.
Antonia è delusa, lo crede complice del padre, ma
in ogni caso sceglie di obbedire a entrambi.
Antonia (s’accompagnant sur le clavecin)
C’est une chanson d’amour
qui s’envole,
triste ou folle...
tour à tour!
C’est une chanson etc.
La rose nouvelle
sourit au printemps.
Las! combien de temps
vivra-t-elle?…
Ah!...
triste ou folle...
Antonia Mais, toi-même?
Hoffmann L’amour, tous les deux nous convie;
tout ce qui n’est pas toi n’est plus rien dans ma vie!...
Miracle però, luciferinamente rientrato nella
stanza della ragazza, la istiga di nuovo. Antonia resiste, ma quando
il dottore dà vita al ritratto della madre e ne fa risuonare la voce
la ragazza non resiste ai suoi inviti e alle sue argomentazioni
Docteur Miracle (apparaissant subitement derrière Antonia et
penchant à son oreille)
Tu ne chanteras plus? sais-tu quel sacrifice
s’impose ta jeunesse, et l’as-tu mesuré?
La grâce, la beauté, le talent, don sacré,
tous ces biens que le ciel t’a livrés en partage,
faut-il les enfouir dans l’ombre d’un ménage?
N’as-tu pas entendu, dans un rêve ...
... La Voix
Chère enfant que j’appelle
comme autrefois,
c’est ta mère, c’est elle;
entends sa voix!...
Antonia
Ah! c’est ma mère, c’est elle!
Son âme m’appelle!
Docteur Miracle
C’est sa voix, l’entends-tu,
sa voix, meilleure conseillère,
qui te lègue un talent que le monde a perdu!
... Je t’appelle comme autrefois!
... Antonia (haletante)
Je cède au trasport qui m’énivre!...
Antonia canta e muore tra le braccia del padre,
che si era precipitato da lei e che ora, sconvolto, incolpa
l’affranto Hoffmann e tenta di ucciderlo con un coltello, ma viene
fermato dall’onnipresente Nicklausse.
Crespel (accourrant)
Mon enfant!... ma fille!... Antonia!...
Antonia (expirante)
Mon père!...
Écoutez!... c’est ma mère...
qui m’appelle!... Et lui de retour!...
C’est une chanson d’amour...
qui s’envole,
triste ou folle... Ah!
C’est une chanson d’amour!...
(Elle meurt.)